mardi 16 février 2010

A l'Ombre de l'Histoire


Dans les champs où les morts rêvent d'anciens supplices
Parmi les tombeaux blancs et les croix de bois noir
Sous les pleurs du matin et les larmes du soir
Les fleurs de pourpre et d'or entrouvrent leur calice.

Alain Carnoët (1872-1949), poète


*




J'ai, ce jour, rencontré fort joli monde...
Sous un soleil de plomb, une chaleur
Infernale, ils me regardaient passer,
Leur silence semblait me saluer.

Rencontre inattendue avec les morts,
Savant mélange d'âmes et de pierres
De racines et de corps enlacés,
Voyage dans un monde fascinant

Où la poésie émane au détour
D'une tombe oubliée, d'un mausolée
Erigé à la mémoire d'amants
Légendaires : Héloïse, Abélard...

La science ne peut rien, face à la mort...
L'art, les rêves nous offrent un refuge
La poésie suggère l'indicible...
Ci-gisent bourgeois des siècles passés

Côtoyant poètes, peintres illustres,
Hommes de bien, hobereaux, gentes dames,
Tombes multiformes dans la verdure
Posées en harmonie pleine de charme,

De rêve, où l'histoire a rejoint l'histoire
A travers les siècles, à travers le temps...
Sur cette colline de Champ-l'Evêque
Où l'on cultivait légumes et vignes...


©PatriciaM.00038155


5 commentaires:

  1. Chacun ne porte t-il pas au fond de lui comme un petit cimetière de ceux qu'il a aimés ?

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  2. Il reste toujours le rêve pour réinventer le monde et ne dit-on pas que l'amour nous rend poète, et la mort philosophe ?
    Vous avez certainement ces deux talents. Cordiales pensées. Jean Baptiste

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  3. Comme il est étrange de percevoir en ces endroits tant de vie... ou tant d'histoire humaine, de celle que l'Histoire oublie...
    J'ai toujours profondément aimé ces endroits, moi aussi, sans y ressentir jamais aucune peur. Je me souviens, tout gamin, au cours de mes longues fugues, c'était souvent là que je venais chercher refuge pour dormir tranquille. A l'abri du domaine des morts, il ne m'est jamais rien arrivé...
    Aujourd'hui, je ne peux passer devant un cimetière sans être attiré. Les plus grands surtout, les plus vieux aussi, ceux où l'on trouve des dates d'un autre âge, loin derrière, loin avant...
    Tu en parles jolimement, avec délicatesse, de ces lieux retirés, où le rêve prend une dimension particulière, comme s'il s'inspirait d'autre chose que du monde...

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  4. C'était le "Père Lachaise", chargé d'histoire et...d'histoires.
    C'est plus qu'un cimetière, c'est un lieu de promenade où je me sens bien comme toi, dans tous les cimetières...
    Ces dates d'un autre âge qui laissent la place au rêve, à l'imagination d'un monde perdu et pourtant tellement présent, là, en cet instant...

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  5. Chez moi, c'était les vieux qui f'saient l'élevage des jeunes. Alors on passait tout not' temps libre à se promener avec un rateau et un arrosoir à la main pour aller arracher l'herbe inexistante sur les tombes des aïeux ou d'la descendance qu'avait péri à la guerre (voui madame, mon fils il est mort, et il est enterré là avec sa médaille dorée et ses oeillets blancs que j'lui change tous les jours).

    Les vieux y parlaient de trucs de vieux, et les jeunes y causaient aux morts, vu que personne d'autre s'en préoccupait beaucoup. Des fois, y leur mettaient même de l'eau dans des coupelles pour les jours de pénurie, car un mort qu'a soif, j'vous raconte même pas comment c'est terrible !

    Alors du coup, y'a des jours où j'me demande si je fais partie de ceux qui sont au-dessus ou au-dessous de la stèle ... j'suis dans l'doute, quoi !

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