dimanche 9 août 2015

Little Boy






Cultive les Fleurs de ton esprit
Et le monde en sera parfumé.

(Ancienne pensée japonaise)






Entre les cinq branches du fleuve Otha
Sur la Méditerranée Japonaise
Reposait la très belle Hiroshima...
En ce matin d'août à huit heures seize

Elle entra dans la mémoire du monde...
Des pensées blanches flottent sur l'Otha
Témoins muets de ces quelques secondes
Où la folie des hommes perpétra

L'horreur sans nom, couchant Hiroshima,
A la fin de cette seconde guerre,
Au lit d'un épouvantable magma
Qui répandit dans toute l'atmosphère

Son mortel venin pour longtemps encore...
Soixante années plus tard, 'Little Boy'
Continue à ensevelir ses morts.
The nuclear atomic bomb which destroys...!

***

Never more Hiroshima.... 6 Août 1945
Never more Nagasaki.... 9 Août 1945



*

© Patricia M. 00038155
6 Août 2005





Extrait de la délibération du 20ème comité de l'Unesco :


Le Mémorial de la Paix d'Hiroshima, ou Dôme de Genbaku, fut le seul bâtiment à rester debout près du lieu où explosa la première bombe atomique, le 6 août 1945. Il a été préservé tel qu'il était juste après le bombardement grâce à de nombreux efforts, dont ceux des habitants d'Hiroshima, en espérant une paix durable et l'élimination finale de toutes les armes nucléaires de la planète. C'est un symbole dur et puissant de la force la plus destructrice que l'homme ait jamais créée, qui incarne en même temps l'espoir de la paix.



dimanche 8 juin 2014

Ce jour entre tous








Ave Maria de Gounod - Nana Mouskouri




Je ferme les volets sur un dimanche gris
Une tristesse avide en mon âme se glisse...
Du fond du souvenir ce jour amer esquisse
Les traits devenus flous d'un visage chéri

Exsangue sur le drap...Dieu ! Que n'ai-je compris
Ou bien voulu croire que du fond de l'abysse
Où déjà tu gisais, le destin s'accomplisse
Et dépose sur toi, et dans mon coeur meurtri

Ce morne silence que plus jamais ne brise
Le moindre écho de voix qui pourtant, s'éternise
Au-delà de l'absence, au-delà du néant...

Et ce jour entre tous, par l'Ave Maria
Irradiée d'amour à ce sublime chant
Je verrai ton sourire à travers ton aura...


*

A ma Mère...

© Patricia M. 00038155

*

mardi 15 avril 2014

Il fait presque beau...



Le Mouroir des Roses



Il fait presque beau ce matin
Quelques nuages dans le ciel
Le seringat et le lilas
Exhibent déjà leurs bourgeons

Toi, tu n'es pas là...

Cette nuit a été bien longue
Et le sommeil n'est pas venu
Toutes les fenêtres se ferment
Le soleil se moque de moi

Toi, tu n'es pas là...

Tu es malade ? Moi aussi
Cette maladie orpheline
Tu sais bien, tu disais...la vie
Qui nous gifle de ses épines

Mais tu n'es pas là...

Je ne sais si tu reviendras
Dis, que vais-je faire sans toi...
J'ai perdu ma plume et mes mots
Mes yeux se consument de larmes

Mais tu n'es pas là...

Il fait presque beau ce matin
Le soleil perce les nuages
Le seringat et le lilas
Vont exhaler tous leurs parfums

Toi, seras-tu là ?
Dis, tu reviendras ?

Vers moi...



*

Il fait presque beau ce matin
Quelques nuages dans le ciel
Le seringat et le lilas
Exhibent déjà leurs bourgeons

Toi, tu n'es plus là...


PatriciaM.©00038155

*



mercredi 20 février 2013

Souffle...




© Patricia M. 00038155
Merci à Kodama pour l'illustration et le montage


lundi 18 février 2013

Tentation



Que j'ai aimé ta beauté sauvage et violente,
Tes vastes étendues de landes désertiques
Battues des vents, semées de légendes antiques.
La mer, en furie, hurlant telle une démente,

Ecumait sa rage sur les hauts rochers noirs
Emergeant de ses flots depuis des millénaires
Et rejetait vers le ciel sa salive amère.
Poursuivis par le vent, de lourds nuages noirs

S'enfuyaient dans les cieux sous des formes étranges
Jaillies de l'imagination contemplative
Qui me tenait là, écoutant la voix plaintive,
Moqueuse ou lugubre qui, tel un mauvais ange

Jetait sur l'île une triste désolation.
Je restais là, face à la mer, cheveux au vent,
Et, dans la fureur déchaînée des éléments,
Me fondre en eux devenait sourde tentation...

*
©Patricia M.00038155


lundi 14 janvier 2013

Au sablier du temps



Au sablier du temps, où s’est posé ton coeur
En cet autre printemps, un souffle de bonheur
Avait démaquillé la brume de tes yeux
Avait éparpillé de l’or dans tes cheveux,

Faisant naître un sourire à tes lèvres boudeuses
Et ton corps tressaillir d’une joie langoureuse...
De la rose volée au jardin des chimères
De ces mots envolés, mélodie éphémère,

Emportés par le vent, brûlés par le soleil
Douloureux mais vivants, comme l’astre en sommeil...
Ne subsiste aujourd’hui, de ce souffle léger
Si tôt évanoui, que ton coeur effrangé

Par l’amère vision, au sablier du temps
D’un monde en perdition, d’un amour sanglotant
Livré à l’ouragan, ballotté par la vague,
Sombre chant arrogant, aux notes en valdrague…

*

© Patricia M. 00038155


vendredi 16 novembre 2012

Le chemin de l'infini (Tableau)



Elle s'éloignait sur le chemin
Qui s'étirait à l'infini,
Dans ce paysage incertain
Où le jour se fond dans la nuit.

Un chemin au milieu des champs,
Gris et tristes, à perte de vue,
Un simple sillon dans le temps,
Où l'enfant marchait, les pieds nus.

D'où venait-elle, où allait-elle,
Fillette surgie de nulle part,
Légère et presque intemporelle
Dans la lueur blême du soir ?

Elle n'avait pour compagnie
Qu'un ours en peluche affligé,
Seul témoin de sa jeune vie,
En cet endroit morne et figé.

Petit fantôme triste, errant
Dans ce vain retour en lui-même,
Tendant les bras au jour mourant,
Cherche ton âme aux lieux suprêmes.

Car déjà, la lune se lève
Et répand son aura glacée.
Enfant, la réponse à tes rêves,
Elle est là, dans l'éternité !

*

© Patricia M.00038155


mardi 6 novembre 2012

Ultime Naissance




Ecoute nos rires d'autrefois
Un matin d'été dans le clair soleil...
Ta voix me parvient de si loin,
Haut, très haut, si haut déjà...
Arrivée au bord du précipice
Noyée dans un épais brouillard,
Apathique et meurtrie,
Seule au bout de mon être
Ivre de désespoir...je t'en prie...
Eteins ! Rends-moi aux ténèbres...!


*

PatriciaM© 00038155








mercredi 1 février 2012

Remembrance (« Souvenance »), IV, 158 (1846)


Emily Jane Brontë

(30 juillet 1818 Thornton - 19 décembre 1848 Haworth)


Cold in the earth - and deep snow piled upon thee
Far, far removed, cold in the dreary grave!
Have I forgot, my only Love, to love thee,
Severed at last by Time's all-severing wave?

Now, when alone, do my thoughts no longer hover
Over the mountains, on that northern shore,
Resting their wings where heath and fern-leaves cover
Thy noble heart for ever, ever more?

Cold in the earth - and fifteen wild Decembers,
From those brown hills, have melted into spring:
Faithful indeed, is the spirit that remembers
After such years of change and suffering!

Sweet Love of youth, forgive, if I forget thee,
While the world's tide is bearing me along;
Other desires and other hopes beset me,
Hopes which obscure, but cannot do thee wrong!

No later light has lightened up my heaven,
No second morn has ever shone for me;
All my life's bliss from thy dear life was given,
All my life's bliss is in the grave with thee.

But, when the days of golden dreams had perished,
And even Despair was powerless to destroy;
Then did I learn how existence could be cherished,
Strengthened, and fed without the aid of joy.

Then did I check the tears of useless passion -
Weaned my young soul from yearning after thine;
Sternly denied its burning wish to hasten
Down to that tomb already more than mine.

And even yet, I dare not let it languish,
Dare not indulge in memory's rapturous pain;
Once drinking deep of that divinest anguish,
How could I seek the empty world again?

*

Froid dans la terre - et un lourd amas de neige posé sur toi
Loin, loin emporté, froid dans la lugubre tombe !
Ai-je oublié, mon unique Amour, de t'aimer,
Toi de moi enfin désuni par la vague du Temps qui tout désunit ?

Ah ! Dans ma solitude, mes pensées ne volent-elles plus, flottant
Au-dessus des montagnes sur ces rivages nordiques,
Reposant leurs ailes là où bruyères et fougères feuillues
À jamais recouvrent ton noble cœur, à tout jamais ?

Froid dans la terre — et quinze décembres farouches
De ces brunes collines descendus, se sont dissouts en printemps :
Fidèle en vérité est l'âme qui se souvient
Après de telles années d'étrangeté et de souffrance !

Doux Amour de jeunesse, pardonne si je t'oublie,
Tandis que m'emporte la marée de ce monde :
D'autres désirs m'assaillent, et bien d'autres espoirs
Espoirs qui t'assombrissent, mais si impuissants à te nuire !

Aucune lumière n'est plus venue illuminer mon firmament,
Pas de seconde aurore n'a plus brillé pour moi ;
Le bonheur de ma vie, tout entier de ta chère vie me fut offert
Ce bonheur de ma vie, tout entier c'est avec toi qu'il gît.

Mais quand eurent péri les jours du rêve doré,
Que même le Désespoir fut impuissant à détruire ;
Alors j'ai appris comment chérir l'existence,
Plus forte encore, et nourrie sans le secours de la joie.

Alors j'ai retenu les larmes de l'inutile passion -
J'ai sevré ma jeune âme du manque de ton âme ;
Sévère, j'ai refusé son ardent désir de vite s'engloutir
Dans cette tombe déjà plus que mienne.

Et à cet instant, encore, je n'ose l'abandonner à la langueur,
Je n'ose m'abandonner à l'exquise douleur du souvenir,
Moi qui autrefois m'abreuvais de cette angoisse divine,
Comment pourrais-je rechercher encore le néant de ce monde ?

Retenu pour sa célébrité
3 mars 1845

*