jeudi 21 juin 2007

A mon Père






Chaque soir, après ta disparition,
Je fixais désespérément le ciel,
Cherchant l'étoile, dans la constellation,
Qui t'avait emmené vers l'éternel.

Elle était là, elle semblait me guetter,
Loin! Hors d'atteinte de mes poings brandis
Vers Dieu, ce Dieu que l'on dit de bonté,
Qui, pourtant, à mon amour t'a ravi.

Je ne peux t'oublier, ni accepter.
La révolte gronde en mon coeur meurtri.
Toi, si tendre et si plein de bonté,
Pourquoi es-tu parti, mon Père chéri ?

Souvent je t'appelle, au coeur de la nuit,
Comme autrefois, quand tu venais t'asseoir
A mon chevet d'enfant, près de mon lit,
Pour apaiser ma frayeur, dans le noir.

Alors j'entends ta voix, comm' dans un rêve,
Là-bas, quelque part, loin dans mon enfance :
"N'aie pas peur, la nuit passe, le jour se lève,
Retourne au doux sommeil de l'innocence
"...

...

Tu trouvais les mots pour me rassurer...
Où es-tu retourné, toi, maintenant,
Sans la moindre présence pour t'aider,
A franchir la frontière du néant ?

Tout seul, papa, je t'ai laissé partir.
Cela, je ne peux me le pardonner.
Quand j'ai su que tu venais de mourir,
Une page de ma vie s'est tournée...


©Patricia M.

oO° Ce 21 Juin 1986 °Oo


*

10 commentaires:

  1. La tombe dit à la rose :
    - Des pleurs dont l'aube t'arrose
    Que fais-tu, fleur des amours ?

    La rose dit : - Tombeau sombre,
    De ces pleurs je fais dans l'ombre
    Un parfum d'ambre et de miel...

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  2. Un père n'est pas celui qui donne la vie - ce serait trop facile, un père c'est celui qui donne l'amour. Et le vôtre a rempli son rôle bien au-delà de ce qu'il aurait même pu imaginer. Bien amicalement. Lily

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  3. Grâce à vous votre père a deux vies, la sienne et la vôtre. Quelle chance ! Ce mois a dû être difficile. Je vous embrasse. Marie Anne

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  4. Vos mots sont ce parfum d'ambre et de miel dont parle votre amie... J'aurais aimé être votre père (je suis bien vieux, savez-vous). Toute mon amitié. Sylvère

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  5. Les pleurs d'une fille sont éternels mais vous ne m'en voudrez pas, j'espère, de citer V. Hugo :

    "Il dort. Quoique le sort fût pour lui bien étrange,
    Il vivait. Il mourut quand il n'eut plus son ange ;
    La chose simplement d'elle-même arriva,
    Comme la nuit se fait lorsque le jour s'en va."

    Maudire le ciel ? Oui. Mais votre père l'aurait-il fait ? Cordialement je vous envoie tout mon soutien. Yohan

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  6. Révolte devant la mort... révolte devant la vie ? Mais les pages tournent et quelquefois ça vaut le coup. Je vous embrasse et partage vos cris. Phil

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  7. Nous crions tous devant ce qu'on ne peut pas accepter ... J'aurais voulu, comme vous, pouvoir le dire avec autant de force et de retenue en même temps. Amicales pensées. Johanne

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  8. Sincèrement merci à vous !
    Isil pour ces mots que tu sais toujours trouver, Lily, Laury pour la pertinence de vos commentaires et votre fidélité, Sylvère pour ces mots qui me touchent vraiment beaucoup, Yohan pour ces vers si bien choisis de Victor Hugo et...oui, les pleurs d'une fille sont éternels, Phil toujours un plaisir de vous lire... Johanne, quelle que soit la façon de crier sa douleur, les mots atteignent leur but...

    Amitiés à tous

    Faël

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  9. Tellement d'occasions de souffrir, d'en baver, de s'effondrer, dans une vie, et si peu d'en jouir, de s'en réjouir...
    Tellement d'occasions de faire mal ou d'avoir mal, et si peu de faire du bien ou d'en recevoir...
    Tellement de jours où je me suis demandé ce que je foutais là, et si peu où j'ai eu le sentiment d'y être pour quelque chose...
    Le mien aussi s'est éteint. Depuis, le temps passe, et je ne m'y fais pas. On ne s'y fait jamais. On fait avec...
    Tu avais l'air d'avoir une belle complicité avec lui...

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  10. Non, on ne s'y fait jamais, même des années après...
    Il est toujours là, dans mes rêves parfois, il me parle...
    Complicité ?
    Je crois que c'était bien au-delà de ça...
    Mais il est parti si tôt...:(

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