lundi 18 février 2013

Tentation



Que j'ai aimé ta beauté sauvage et violente,
Tes vastes étendues de landes désertiques
Battues des vents, semées de légendes antiques.
La mer, en furie, hurlant telle une démente,

Ecumait sa rage sur les hauts rochers noirs
Emergeant de ses flots depuis des millénaires
Et rejetait vers le ciel sa salive amère.
Poursuivis par le vent, de lourds nuages noirs

S'enfuyaient dans les cieux sous des formes étranges
Jaillies de l'imagination contemplative
Qui me tenait là, écoutant la voix plaintive,
Moqueuse ou lugubre qui, tel un mauvais ange

Jetait sur l'île une triste désolation.
Je restais là, face à la mer, cheveux au vent,
Et, dans la fureur déchaînée des éléments,
Me fondre en eux devenait sourde tentation...

*
©Patricia M.00038155


7 commentaires:

  1. Des franges d'écume sur les rochers, un vol de papillons blancs...

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  2. Une île entre le ciel et l'eau ... ;)
    On peut dire que celle-ci est impressionnante ! C'est un plaisir de vous retrouver après cette ... tempête. Amicalement, Lily

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  3. Toutes les îles n'ont-elles pas ce côté sauvage et violent dès que la mer gronde ? Elles ressemblent alors à cette terre d'eau primordiale dans laquelle, oui je vous comprends, on a envie de se fondre ... Vous étiez triste ? J'espère que non ! Très beau poème qui chante comme les flots. Amitiés. Prince

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  4. C'est tout un monde où on plonge sans hésitation. Sombre, effrayant, bruyant ... mais avec quel plaisir on l'écoute vibrer ! Comment allez-vous depuis tout ce temps où vous nous manquiez ? Très beaucoup des bises à vous. Phileas

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  5. Ce poème me rappelle un port de Bretagne, d'une beauté sauvage et rude, grise et furieuse, superbe dans la tempête, vers la fin du jour, quand la vieille pierre des bâtisses se confondait aux tourments du ciel... C'est, je crois, le plus beau port que j'aie vu... C'était à Roscoff. C'est touchant de retrouver dans la puissance de ta mer celle que j'ai contemplée un soir, au printemps 2000, derrière le verre embuée d'une large baie, un verre de rhum aux lèvres... Impérissable souvenir, et, comme toi, élan de fusion vers les éléments...

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  6. C'était une île sauvage de Bretagne un jour maussade d'une fin avril...
    Et j'étais seule, ou presque au bord des éléments déchaînés, je ne pouvais m'en détacher...
    Tout était sombre et désert autour de moi et j'étais fascinée, presque envoûtée par cette violence de la mer et, tout autour de moi les landes désertes et nues, fantomatiques...et le vent qui se mêlait au fracas des vagues...
    J'ai mis longtemps avant de m'éloigner...impérissable souvenir...

    Mais sans rhum...:)

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  7. Ah la la ! je suis perplexe. Me dérange ce poème, ou plutôt ce qu'il amène comme réflexions. Envie de fusion avec les éléments ? ou fascination trouble ?

    Y'a un truc implicite là-dedans, qui peut très bien tourner à l'ébahissement pour le déchainement stupéfiant des éléments, et la mer est fortiche pour faire dans l'excès, mais aussi qui peut devenir quelque chose de plus euh ... suicidif (?): un élan impulsif juste à la frontière, là où on renonce.

    Moi j'aime la mer furibarde qd elle zigouille les marins insouciants et berce les sirènes aux épaules ondulantes ; qd elle braille sa rogne en fracassant la caillasse des côtes ; qd c'est une vraie sauvage qui te rafraîchit la tête et te donne envie de taper dans les mains, en riant sous les embruns.

    Cette mer là-haut, elle est pas comme ça : quelque part, elle a tout de l'ogresse qui attend qu'on s'endorme pour nous bouffer. Et on se laisserait faire ...

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