mardi 15 février 2011

Dans une autre vie






Je suis la longue dame blonde, au coeur blessé,
J'ai voyagé de par le monde, de mes pensées,
Le temps qui passe doucement, sur ma blessure,
Vient me fredonner tendrement, un doux murmure...

.................................

Laisse, Isilrà, oublie...Il fait froid ici...

Pourtant, ce n'est pas encore l'hiver...!
Et... regarde, Idril !
Il y a du soleil aujourd'hui, un beau soleil d'automne !

Attends, laisse-moi encore un instant dans le jardin de mes chimères....
Dis à Faël d'attendre un peu, juste un peu...
Le temps que mon coeur s'apaise...peut-être...

Il fait froid, ici....je ne sens pas la chaleur du soleil ....
....La pluie ruisselle sur mon visage...la pluie ?
J'ai lu ça quelque part...et ça m'a bouleversée...

Mais non, ce ne sont que des larmes qui roulent sur mes joues...
Quel est ce bruit ?
Juste mon coeur qui cogne comme un fou !

Que dis-tu, Idril ?
Il suffisait de se voir, peut-être ?
Oui, peut-être et peut-être pas, va savoir...?
C'est si difficile...!
As-tu vu Huor, toi ?
Et Faël a t'elle vu Sùrion ?

Tiens ! Où donc est Faël ?
Il me semble l'entendre...
Mais sa voix vient de si loin...si loin...

Elle est peut-être morte, dis ?
Morte à l'amour, morte à la vie...à sa vie de femme...

Comme la petite Faël aux yeux tristes...
Qui donc avait dit ça...?
Qui est morte depuis si longtemps...

Viens, Idril...
Allons porter des fleurs sur sa tombe...
Elle aimait tant les fleurs...les roses...

Tout est mort...Il fait si froid, ici....

La pluie ruisselle sur mon visage....
Non, ce ne sont que des larmes....

Ferme bien la porte, Idril...
Plus personne ne viendra ici.......je crois....

.................................

Sùrion...?

C'est toi, bien sur, ce ne peut être que toi, ici...

La pluie ruisselle à nouveau...
Et cette eau si pure glisse sur mon visage comme une tendre caresse.....

Sùrion.........

C'est bien ce que j'avais rêvé, Faël, il y a quelques nuits...!
Le temps est à la pluie...



*

© Patricia M. 00038155

*


7 commentaires:

  1. Ne pas voir avec les yeux, mais avec l'âme, ainsi qui songe à oublier se souvient ...

    ... Tiens, le temps est à la pluie ...

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  2. Quel texte étrange. Je n'arrive pas à déceler quelles sont ces sombres voix blanches ... Celles du désespoir ? des souvenirs qui s'effacent ? Bribes de mots qui s'effilochent dans ... dans quoi au juste ?
    Tiens, Dune ... le temps est au printemps ... :)

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  3. Plus personne ne viendra ici ... le croyez-vous vraiment Faël ?

    On dirait bien que Dune, Dune et son mystère, a vu dans votre âme et que la pluie et les larmes qui ruissellent auront une autre âme où s'épancher ...

    Je suis ravie de vous retrouver ici, avec une écriture différente mais toujours lumineuse des émotions qu'elle véhicule. Amicalement, Marie-Anne

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  4. Ecriture désincarnée, inquiétante des amours mortes, des souvenirs qui se diluent et qui ne laissent que le néant. Ca fait froid dans le dos ...
    Cordialement, JC

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  5. Bribes de vie, hachées par le temps... Serait-ce les mots de l'oubli ? ou de ceux de la sérénité, enfin trouvée ?
    Quelle surprise que ce texte sous votre plume (agréable et troublante, la surprise !).
    Bises, étrange Faëlivrin ... Fifi

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  6. Choeur antique ? paroles du vent ? tout semble figé et en même tant si vivant. J'aime beaucoup ces mots qui égrènent le temps, défilés de spectres, de chimères, d'éphémère ...

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  7. "Ne pas voir avec les yeux, mais avec l'âme, ainsi qui songe à oublier se souvient ..."

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